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Frankenstein ou le Prométhée moderne

Penchons-nous cette semaine sur un classique de la littérature d'horreur avec l'un des premiers romans du genre!


Résumé :


"En expédition vers le pôle Nord, Robert Walton adresse à sa sœur des lettres où il évoque l’étrange spectacle dont il vient d’être le témoin depuis son bateau : la découverte, sur un iceberg, d’un homme en perdition dans son traîneau. Invité à monter à bord, Victor Frankenstein raconte qu’il n’est venu s’aventurer ici que pour rattraper quelqu’un – qui n’est autre que la créature monstrueuse qu’il créa naguère, et qui s’est montrée redoutablement criminelle."

 

Avis :

Note : C


Malheureusement cette lecture n'a pas été le coup de foudre auquel je m'attendais ! J'avais entendu beaucoup de bien autour de ce classique et j'avais hâte de le découvrir et de déconstruire les clichés que je pouvais avoir sur le personnage du monstre de Frankenstein.


Le roman est épistolaire et rapporte, par l'intermédiaire de Robert Walton, le discours du docteur Frankenstein qui lui raconte sa vie. Je n'ai pas de problème avec le style épistolaire : au contraire je trouve que cela donne beaucoup de vie et de relief aux histoires. C'était d'ailleurs l'un des gros points forts des Liaisons Dangereuses. Mais pour Frankenstein, je n'ai pas compris l'usage de ce style car il n'apporte rien au roman : le récit par Frankenstein lui-même tout au long de l'histoire avec une introduction et conclusion à la troisième personne du point de vue de Robert aura tout aussi bien pu convenir d'autant que Robert est transparent dans le récit et ne permet que d'introduire le docteur et de conclure le récit.


Après ce premier étonnement, j'ai continué ma lecture mais je n'ai pas accroché. J'ai trouvé le récit très long avec beaucoup de détails inutiles.. Je comprends l'importance d'attacher le lecteur au personnage de Frankenstein donc il est logique de décrire son enfance et les relations qu'il entretient avec sa famille. Mais quel intérêt d'expliquer sur autant de pages quels courants philosophique et scientifique le docteur a étudié adolescent puis étudiant ? Ces passages ont été particulièrement inintéressants pour moi et ont alourdi mon expérience de lecture. J'ai du me faire violence pour continuer. Je ne sais pas si cela était voulu par l'auteur mais à ce point de l'histoire, je n'avais que peu d'empathie pour Frankenstein : je le voyais comme un homme imbu de lui-même et qui s'écoute beaucoup parler.


Vint le moment de la créature et je dois vous avouer que j'attendais beaucoup de cette scène, après tout il s'agit d'un point d'orgue dans les adaptations. Etonnamment, Mary Shelley décrit assez peu la créature : dans un premier temps elle n'est que visuellement monstrueuse et fait fuir le docteur. Ce n'est qu'à la seconde rencontre entre les deux personnages que le lecteur découvre "le monstre" et se rends compte qu'il n'est devenu une créature mauvaise que du fait du traitement des hommes vis à vis de lui. Malheureusement le récit étant écrit du point de vue de Frankenstein qui n'a aucune empathie pour sa créature, il est très difficile de s'y attacher. Or n'ayant pas non plus d'empathie pour le docteur, j'ai continué ma lecture en ne ressentant pas d'émotions particulières pour l'un ou l'autre personnage. D'autant que j'avais anticipé un évènement précis qui m'a légèrement gâché le point d'orgue de l'horreur prévu par l'auteure.


Terminons néanmoins sur un point positif : l'approche de Mary Shelley est très intéressante car le monstre n'est finalement pas la créature mais le docteur en lui-même par ses préjugés et ses jugements hâtifs. Je comprends qu'à l'époque le roman a eu un grand succès mais pour le lecteur moderne il est surtout long...

 
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